Augmentation du taux de cotisation retraite des fonctionnaires
Pour financer leurs retraites, les fonctionnaires cotisent au taux de 7,85%, contre 10,55% dans le privé, soit 34 % de plus pour le privé. Pour un salaire de 2500 € par mois, l'écart est donc de 67 euros. Il semble que ce taux va être relevé. Ce serait logique si ce n'est pas compensé par une augmentation des salaires. Mais attention à ce que cela ne serve pas d'alibi pour masquer des injustices beaucoup plus considérables.
D'abord le taux appliqué aux fonctionnaires ne va probablement pas être aligné sur celui du privé. Personne ne comprend vraiment pourquoi ni dans quelle mesure cela influe, mais les cotisations retraites des fonctionnaires ne couvrent pas la même chose que celles du privé : invalidité, chômage, accidents du travail, pré-retraite, frais de gestion, action sociale, famille sont pris en compte de façon différente. Une centaine de différences de ce type rendent nos régimes de retraite, pourtant obligatoires, tout à fait incompréhensibles. Ce sont ces mystères qui entretiennent la méfiance et des débats stériles entre Français. On le voit dans les courriers des lecteurs et dans les blogs, les discussions entre personnes, même de bonne foi sont enflammées mais stériles parce que les interlocuteurs ne comprennent pas le système de retraites de leurs opposants, et souvent pas non plus le leur. La solution n'est pas de rapprocher le taux de cotisation des salariés du public et du privé, mais de fusionner leurs régimes dans un régime clair et unique.
Dans le domaine des taux de cotisation, l'écart entre ceux des salariés du privé et du public est important, mais l'écart entre les taux de cotisation des employeurs est beaucoup plus important. Dans le privé, le taux de cotisation employeur est de 15%. Pour les fonctionnaires d'Etat, le taux de cotisation employeur est de 62%. Seulement de 28% pour les fonctionnaires des collectivités locales et des hôpitaux mais en croissance rapide vers les 50%. Pour la SNCF, RATP, EDF et GDF ces taux dépassent déjà 50%. C'est cet écart (par exemple entre 15% dans le privé et 62 % pour les fonctionnaires d'Etat) qu'il faut absolument réduire et donc supprimer progressivement les avantages dont bénéficient les régimes spéciaux : calcul sur les 6 derniers mois au lieu des 25 et 42 années, réversion automatique par exemple. Il faut le faire pour des raisons d'équité entre Français et d'équilibre du budget de l'Etat. Mais pour les personnels en activité, c'est aussi urgent, le secteur public étant confronté au dilemme : payer les salaires ou les retraites.