3 questions à Agnès Verdier-Molinié et à Philippe François
Jeudi 6 février, la Fédération de l'hospitalisation privée interviewait Agnès Verdier-Molinié, directeur de la Fondation iFRAP, et Philippe François, expert des systèmes de retraite et de santé français.
Entre nécessité politique et urgence économique, quelle est, selon vous, la marge de manœuvre dont dispose le gouvernement en termes de politique de santé ?
Dans le secteur de la santé, les marges de manœuvre sont considérables grâce aux progrès des techniques et des organisations. La chirurgie ambulatoire est rendue possible par des techniques moins invasives, l'hospitalisation à domicile peut s'étendre, y compris pour des traitements de pathologies lourdes comme le cancer, les soins de suite sont de mieux en mieux reconnus par les soins intensifs, le parcours de soins est capable de relier les différents secteurs de la santé, la télémédecine peut fournir une qualité de soins identique dans tous les territoires et la répartition des activités médicales entre les différents intervenants doit être redéfinie à la satisfaction de tous. Le tout à moindre coût. Tous ces progrès sont à notre portée, mais à condition que les gouvernements et les élus fassent preuve de courage, et de talent pour motiver les personnels : ces changements vont largement vider les hôpitaux et bouleverser les façons de travailler du monde de la santé. Des évolutions similaires ont eu lieu dans d'autres secteurs très divers (ex : agriculture, télécommunication, banque, médias, aviation) où les entreprises et les personnels se sont adaptés. Le monde de la santé, réputé pour sa motivation, doit le réussir aussi. Mais les responsables politiques doivent décider de prendre en compte l'intérêt général et renoncer, par exemple, à défendre leur hôpital quand il est visiblement trop grand, quand il duplique les services de l'hôpital voisin et quand il emploie de trop nombreux salariés.
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