Propositions de destinations pour les vacances de nos ministres à l'étranger
Par ces temps de crise économique on comprend que faire passer les vacances des ministres en France favorise l'activité économique de notre pays. Et par ces temps de crise politique, il est prudent qu'ils ne s'éloignent pas trop de leurs ministères, cela leur évite en plus de se trouver mêlés à des révolutions imprévues. Mais vu l'état de la France, n'est-il pas urgent au contraire d'encourager nos responsables à aller voir ce qui se passe à l'étranger ? Voici nos propositions de destinations pour les vacances de nos ministres.
Il y aura naturellement des chanceux. Le ministère de la fonction publique par exemple, qui devra visiter la Grèce avec les dirigeants des syndicats de fonctionnaires pour voir comment l'hypertrophie de la fonction publique peut ruiner un pays. Puis aller au Portugal étudier la réduction des salaires et des effectifs de la fonction publique.
En Espagne, il est urgent d'aller voir comment l'ISF a été supprimé et l'âge de la retraite repoussé à 67 ans, par un gouvernement socialiste.
En Allemagne, ce sera la cohue. Le ministre de l'agriculture et les responsables des syndicats agricoles essaieront de découvrir comment ce pays a doublé la France pour les exportations de produits agro-alimentaires. Et tous les responsables de gauche devront aller enquêter sur le courage du Chancelier Schroeder et sa méthode pour imposer les réformes des régimes sociaux et de la législation du travail qui ont si bien préparé l'Allemagne. Plusieurs de ceux de droite aussi.
Au Canada, le ministre du logement, avec des responsables d'organismes HLM et ceux des associations militantes de locataires (Fondation Abbé Pierre, Droit au Logement, Enfants de Don Quichotte …) iront découvrir pourquoi il n'existe pas de crise du logement dans ce pays.
Au Royaume-Uni, le voyage est conseillé aux dirigeants décidés à de forts changements après 2012 : la réforme de l'Etat et du secteur public que David Cameron est en train de mettre en œuvre est impressionnante pour des Français.
Aux Pays-Bas, la façon dont les finances de leur assurance maladie est en équilibre après l'ouverture à la concurrence du système mérite d'être étudiée.
Aux Etats-Unis, les responsables devront sans doute y aller en secret pour ne pas se trouver vilipendés à leur retour en France. Mais la façon dont ce pays fait régulièrement pousser des start-up de dizaines de milliers de salariés et dont la valeur se chiffre en milliards est sans doute intéressante (Genzyme vient d'être racheté par Sanofi pour 20 milliards d'euros).
En Suède et en Finlande, c'est la simplicité de vie des ministres et de l'administration que nos responsables seront invités à découvrir à la cantine des ministères et dans leurs logements de fonction. Profiter aussi du séjour à Stockholm pour étudier les résultats de la gestion privée des hôpitaux publics de la ville depuis 10 ans.
Enfin, un séjour de nos responsables politiques chez nos voisins belges sera utile pour apprendre la modestie : sans gouvernement pendant des mois le pays ne s'arrête pas de fonctionner.
Comme nous tous, nos responsables ont beaucoup à apprendre de vacances à l'étranger. Si l'Etat devait participer aux frais de leurs séjours, il serait juste de leur demander en retour de publier un bref résumé (2 pages) de ce qu'ils y auront découvert.