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L'intérêt des Français pour les réformes structurelles

L’étude « L’intérêt des Français pour des réformes structurelles » réalisée pour la Fondation iFRAP par Opinion Way, est destinée à analyser et comprendre la volonté de réformes dans l’opinion. Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1.043 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.

Toute publication totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète suivante : « Sondage OpinionWay pour la Fondation iFRAP » et aucune reprise de l’enquête ne pourra être dissociée de cet intitulé. Ce sondage a fait l'objet d'une reprise dans les pages de l'hebdomadaire Le Point du jeudi 16 février 2017.

OpinionWay rappelle par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d'incertitude : 1,5 à 3 points au plus pour un échantillon de 1.000 répondants.

Les Français attendent un rapprochement entre secteur public et secteur privé

Le souhait de voir les mêmes règles s’appliquer à tous se ressent fortement dans l’opinion et l’alignement du secteur public sur le secteur privé s’inscrit dans cette tendance de fond. Parmi les trois mesures testées concernant la fonction publique, l’homogénéisation des régimes de retraite se positionne comme la réforme la plus citée par les personnes interrogées : 76% des Français se déclarent favorables à l’alignement de la retraite du secteur public sur celle du secteur privé, 41% d’entre eux y étant même très favorables. Les autres mesures rencontrent également l’assentiment de la majorité des personnes interrogées, qu’il s’agisse du rétablissement de jours de carence dans le secteur public (67% de favorables, dont 36% de très favorables) ou de la suppression de l’emploi à vie pour les fonctionnaires (57% favorables, dont 26% de très favorables).

Le jugement porté sur des mesures concernant le secteur public recoupe nettement le secteur d’appartenance des salariés. Ainsi, les salariés du privé se montrent systématiquement plus favorables à chacune de ces mesures que les salariés du secteur public (écarts compris entre 22 et 36 points). Toutefois, dans le détail, les salariés du public se déclarent tout de même majoritairement favorables à l’alignement du régime de retraite (55%) et au rétablissement des jours de carence (51%). A l’inverse, l’emploi à vie fait exception : seuls 31% des salariés du public se montrent favorables à sa suppression.

Les Français attendent plus de rigueur budgétaire et d'exemplarité 

En matière fiscale et de gestion des dépenses de l’Etat, les Français font le choix d’une politique économique de rigueur pour l’Etat tout en allégeant la pression fiscale sur les ménages : 76% des personnes se montrent favorables à la baisse des impôts et à la baisse des dépenses de l’Etat. Si 17% des personnes optent pour le statu quo en gardant le même niveau de dépenses et le même niveau d’impôts, seules 6% des personnes préfèrent augmenter les impôts et les dépenses.

Cette volonté de réduction du train de vie de l’Etat se traduit également par la perception positive de la réduction du nombre d’élus, qu’ils détiennent un mandat local ou national : 93% des personnes interrogées y voient une bonne chose, dont pour 62% une très bonne chose. Seule une minorité (7%) considère cette diminution du personnel politique comme une mauvaise chose.

Le souhait de réduire le nombre d’élus est partagé par l’ensemble des personnes interrogées mais son intensité varie selon les individus : la majorité des personnes âgées de 50 ans et plus (73%) la considèrent comme une très bonne chose contre une minorité des jeunes âgés de moins de 35 ans (44%).

Les Français attendent des mesures structurelles lors du prochain mandat présidentiel

A trois mois de l’élection présidentielle, ce souhait d’une maîtrise accrue des dépenses publiques et d’équité entre les secteurs privé et public se retrouve dans les mesures jugées prioritaires par les Français pour le futur exécutif. Selon les personnes interrogées, le prochain Président de la République devrait mettre en oeuvre en priorité quatre mesures : l’alignement des régimes de retraite (44%), la baisse des dépenses publiques d’au moins 1,5% dès la première année du mandat (41%), la baisse des impôts et des charges de 20% sur les entreprises (33%) et le plafonnement du cumul des minima sociaux et des aides sociales (32%).

Dans ce contexte particulier, les Français souhaitent très majoritairement que les syndicats accomplissent leur rôle : 80% des personnes estiment que l’attitude des syndicats devrait être d’observer et de rester vigilants face à l’action du prochain Président de la République. Cette volonté de rester dans une démarche constructive se confirme car si seulement 16% des personnes souhaitent voir les syndicats soutenir l’action du prochain Président de la République, une part encore plus faible adopte une position inverse en souhaitant qu’ils s’opposent à lui (3% seulement). Une interrogation demeure cependant : si les Français sont prêts aux réformes, les syndicats dans leur forme actuelle sont-ils aussi en avance que les citoyens qu'ils disent représenter ?

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En conclusion, cette étude révèle quelques grands enseignements :

  • Dans un contexte particulier de crise des structures étatiques et de remise en cause de leur santé financière, les Français souhaitent que l’Etat maîtrise davantage ses dépenses sans pour autant augmenter les impôts des ménages. Cette cure d’austérité n’épargne pas les élus : l’idée de diminuer leur nombre est reçue très positivement par l’opinion.
  • A l’heure où des efforts sont à fournir par tous, les Français recherchent plus de justice et d’équité entre les salariés. A ce titre, ils souhaitent très majoritairement l’alignement des régimes de retraite entre secteur privé et secteur public. Au-delà de la recherche d’équilibre, le financement des retraites devient un enjeu financier de premier ordre dans une société faisant face au vieillissement de sa population. Il est ainsi jugé plus important que la remise en cause de l’emploi à vie des fonctionnaires ou que le rétablissement des jours de carence dans le secteur public.
  • Les Français s’inscrivent dans une démarche constructive pour le mandat à venir et souhaitent laisser au futur exécutif le temps de mener des réformes. Les syndicats sont appelés à prendre un rôle d’observateur et le cas échéant, de lanceur d’alerte.