Le FMI appelle la France à réduire ses dépenses publiques
Le FMI (Fonds Monétaire International) a mis en ligne son « bilan de santé économique » de la France le 31 juillet dernier (Note d'information au public (NIP) n° 10/103 du FMI), à une date où les Français s'endormaient dans la torpeur estivale. On n'en a guère entendu parler que pour souligner le satisfecit donné au gouvernement sur la « grande et difficile réforme des retraites », qui a « mis à juste titre l'accent sur le relèvement de l'âge du départ en retraite ». Mais les orientations souhaitées par le FMI sont d'ordre plus général. Le FMI insiste notamment sur la réduction des dépenses publiques françaises.
En résumé :
Le « retour à la viabilité des dépenses publiques » est le point essentiel, et il passe par la maîtrise des « dépenses de l'administration centrale, du système de sécurité sociale », et de celles des « collectivités locales ». « Les efforts d'ajustement doivent être concentrés sur les mesures qui nuiront le moins à l'activité économique, à savoir la réforme des prestations de retraite et de santé ».
A noter particulièrement que pas un mot n'est dit sur une éventuelle augmentation des prélèvements obligatoires, autre moyen de rééquilibrer le budget [1]. Le FMI considère vraisemblablement que ces prélèvements ont déjà atteint leur maximum admissible en France.
Enfin, il faut poursuivre l'ambitieux programme de réformes structurelles, et, pour assurer la compétitivité de l'économie française, « privilégier les mesures propres à modérer la croissance des coûts salariaux, intensifier la concurrence et promouvoir l'innovation ». Il faut miser sur la création d'emplois et l'efficience du marché, essentiellement par la « modération du salaire minimum » (ce qui permet d'établir une « échelle des salaires incitative pour les jeunes et les travailleurs peu qualifiés »), et par l'amélioration des incitations à travailler pour soutenir l'emploi des travailleurs âgés.
Maîtrise des dépenses, compétitivité et croissance, voici un programme équilibré et pragmatique, qui rejoint d'ailleurs celui de toutes les organisations internationales dont l'OCDE. Un consensus dont la France ne doit pas s'écarter.
[1] Contrairement à ce qu'a affirmé lundi Dominique Strauss-Kahn sur France-Inter, le FMI n'a nulle part évoqué l'augmentation des prélèvements sur le capital et ses revenus.