Coronavirus : «Nettoyer l’espace public, c’est aussi sauver des vies»
Le confinement a déjà permis d'empêcher plusieurs centaines de morts en France. Les gestes barrière et les masques pour tous demain ainsi que les tests généralisés en empêcheront sûrement aussi encore des centaines.
Dans tous les pays attaqués par le Covid-19, la mobilisation passe par le secteur hospitalier mais aussi par les entreprises qui se mobilisent pour produire des masques, des respirateurs et des tests mais encore par des protocoles de nettoyage des mains certes mais aussi des espaces publics, des rues, des transports en commun, des métros comme des aéroports, des usines…
Le nettoyage des rues à Paris ne lasse pas d'étonner. Depuis le début du confinement, chacun a pu remarquer à loisir que les rues n'étaient pas plus nettoyées que d'habitude et même plutôt moins. Pourtant les villes du monde entier touchées par le virus désinfectent les rues : en Espagne, en Grande-Bretagne, en Chine évidemment et en Corée du Sud, le nettoyage a fait place rapidement à la désinfection généralisée.
En Chine, après la désinfection bactéricide, on est même passé au niveau d'après : la désinfection par ultraviolets. Des entreprises se sont d'ailleurs spécialisées pour réaliser l'opération dans les rames de métro elles-mêmes ou les bus, les ascenseurs (sous forme de dispositifs automatiques). L'opération est beaucoup plus courte et efficace.
En France, à Nice, à Cannes, à Marseille, dans de nombreuses villes des Hauts-de-Seine mais aussi à Saint-Germain-en-Laye, à Strasbourg ou au Bourget… des équipes passent pour désinfecter les bancs publics, les abris bus, les rues.
Et ce dans le cadre d'une approche pragmatique car dans le contexte de la crise du Covid-19, plus de propreté, c'est mieux que moins de propreté dans l'espace public comme l'expliquent les maires qui ont pris la décision de nettoyer.
Par ailleurs, il n'y a personne dans les rues donc c'est un moment propice pour nettoyer et désinfecter les espaces publics. Et de surcroît, cela rassure la population qui elle-même, dans le cadre du confinement, nettoie plus que de coutume son intérieur (maisons, immeubles, parties communes…) comme cela lui est fortement conseillé.
A Paris plusieurs maires d'arrondissement du 7e, du 17e et du 9e notamment sont intervenus pour faire bouger la mairie centrale, qui répond qu'elle attend les protocoles du haut conseil de santé publique car ils veulent « travailler sérieusement ». A Bordeaux aussi, l' ARS et la préfecture ont quasiment demandé à la ville de ne pas passer de produits dans les rues au prétexte qu'il n'était pas prouvé que cela soit efficace contre le virus.
Cela rappelle un peu la position initiale officielle sur les masques qu'il n'était pas la peine de porter car cela ne servait à rien… Pourtant l'ANSES recommande bien aux employeurs privés d'utiliser de la javel ou des produits désinfectants virucides pour protéger leurs salariés et se prévaut en la matière du même haut conseil de santé publique.
Pour Paris, plusieurs explications peuvent être avancées :
- Beaucoup des agents de la ville de Paris ne sont plus à leur poste car en garde d'enfants ou en arrêts maladie ou ont exercé leur droit de retrait et seulement une faible proportion des agents serait maintenant disponible (environ 1000) ;
- La ville n'aurait pas les masques et les équipements pour les agents ;
- La mairie de Paris n'aurait pas encore envisagé faire appel à des entreprises privées capables d'intervenir rapidement ;
- Les préventions environnementales seraient encore trop fortes pour passer de l'eau javellisée ou tout autre produit sur les trottoirs parisiens.
La RATP désinfecte maintenant trois fois par jour le métro et les bus…
La transmission de ce coronavirus et sa durée de vie sur les surfaces ne sont pas encore très claires comme n'est pas claire sa transmission aux animaux (les chats, les rats…?). Alors, nettoyer les rues avec de la javel ou du détergeant ou tout produit efficace contre le virus est juste du bon sens. Passer ensuite à la désinfection par ultraviolets devrait s'imposer. Le nettoyage des rues et des espaces communs permettra aussi de sauver des vies dès la sortie du confinement. Les ARS et les villes réfractaires au nettoyage vont devoir changer rapidement de position. Paris en premier.