Bordeaux, une ville qui investit... mais qui taxe
En vue des élections municipales de 2020, la Fondation iFRAP mène, en partenariat avec Le Point, un audit de la gestion des 20 premières communes de France. Cette semaine, Bordeaux, une ville qui investit, mais qui taxe.
Avec un taux d’attractivité de 71%, Bordeaux est la ville la plus plébiscitée des 20 plus grandes communes françaises (hors Paris), dont le taux d’attractivité moyen est de 54% (rapport entre le nombre d’emplois salariés et le nombre d’habitants). A populations proches, Bordeaux affiche une attractivité de 1 % supérieure à celle de Lille et jusqu’à 16% supérieure à celle de Montpellier. Depuis 2014, le marché du travail dans la métropole a créé 4.393 emplois, soit la plus forte augmentation, contre une augmentation moyenne de 1.245 emplois pour les 20 premières villes. En toute logique, le revenu annuel moyen affiche, lui aussi, la plus forte augmentation depuis 2014 : 661 euros, pour atteindre 17.114 euros. Fin 2017, le taux de chômage y était inférieur à la moyenne nationale : 8,1%, contre 8,8% dans le reste du pays. 56% des ménages y sont imposables, contre 43,7% au niveau national. 32% des habitants sont propriétaires de leur résidence principale et le taux de logements vacants y est de 7%. Côté finances, on distingue deux types de dépenses.
Les dépenses réelles de fonctionnement représentent 1.868 euros par habitant, dont la rémunération du personnel de la ville, qui s’élève à 881 euros par habitant. Bordeaux a une dépense de fonctionnement supérieure à la moyenne de 141 euros, mais la ville a baissé efficacement ses dépenses de fonctionnement au cours du dernier mandat : 103 euros par habitant, contre 19 euros pour les 20 premières villes. La ville a notamment diminué de 62 euros par habitant ses dépenses de personnel, alors que les 20 premières villes ont, en moyenne, augmenté ce poste de 18 euros sur un mandat.
Les dépenses réelles d’investissement de Bordeaux s’élèvent à 962 euros par habitant, soit la dépense d’investissement la plus importante des 20 premières villes (408 euros de plus que la moyenne). La tendance est tout de même nettement à la baisse, avec – 54 euros sur le mandat, mais les 20 premières villes ont plus baissé en moyenne, avec – 111 euros. A Bordeaux, 67% des dépenses d’investissement sont des dépenses d’équipement : 31% pour la construction, 33% pour l’entretien des réseaux et de la voirie, et 25% servant à subventionner les équipements à des tiers.
La dette est de 1.470 euros par habitant. C’est au-dessous de la moyenne des 20 premières villes : 1.813 euros. La ville a même baissé sa dette de 88 euros par habitant depuis 2014 et affiche une capacité de désendettement de seulement 2,1 ans, contre une moyenne de 3,5 ans pour les 20 premières villes.
Côté impôts ? Avec 1.750 euros de fiscalité totale, Bordeaux est la ville qui affiche les impôts locaux les plus élevés : 1.505 euros par habitant en 2017, une somme qui a augmenté de 290 euros au cours du dernier mandat, soit la plus forte hausse des 20 premières villes.
En résumé, Bordeaux peut s’enorgueillir d’avoir la meilleure performance en termes d’investissements. La ville se positionne bien en endettement, mais se situe dans les quatre villes (sur les 20 premières) les plus chères pour les dépenses de fonctionnement. Concernant les impôts, elle est sur la troisième marche. Les impôts locaux, de leur côté, avec 1.505 euros par habitant, sont les plus élevés et ont le plus augmenté depuis 2014.
Les notes de la Fondation iFRAPINVESTISSEMENT : 14,6/20 Plus les dépenses d’investissement sont importantes, meilleure est la note car elles améliorent l’équipement disponible pour les habitants. Or Bordeaux affiche la meilleure note dans ce domaine grâce à la plus haute dépense d’investissement par habitant et une baisse de ces dépenses de seulement – 54 euros par habitant sur le dernier mandat… contre – 111 euros en moyenne, à l’échelle des 20 premières villes. NOTE DE GESTION : 9,3/20 Avec 1.868 euros de dépenses de fonctionnement par habitant, la ville dépense 141 € de plus par habitant que la moyenne des 20 premières villes… mais elle a baissé efficacement ses dépenses de fonctionnement sur le dernier mandat : – 103 euros par habitant, contre – 19 euros pour les 20 premières villes. Un bon point sur les dépenses de personnel, qui baissent par habitant alors que les 20 premières villes les augmentent.
DETTE : 15,2/20 Bordeaux affiche la capacité de désendettement la plus courte avec seulement 2,1 ans. La ville a baissé sa dette de – 88 euros par habitant depuis 2014. Avec 1.470 euros par habitant, Bordeaux affiche la 7e dette moins élevée des vingt premières villes dont la moyenne de dette est de 1.813 euros par habitant. PRESSION FISCALE : 9,4/20 En un mandat, la pression fiscale à Bordeaux s’est très fortement aggravée au niveau des impôts locaux avec + 290 euros par habitant. Parmi les 20 premières villes, Bordeaux est celle où les impôts locaux sont les plus importants : 1.505 euros, contre 1.122 euros par habitant en moyenne pour les 20 premières villes. Méthodologie : Indicateurs calculés en fonction du rattachement à une intercommunalité. En l’absence de comptes consolidés, la consolidation s’opère au prorata de la part de la population de la commune dans la population totale de la métropole, pour les postes de recettes et de dépenses. |