2010-2020 : quelle baisse des équipements militaires ?
L’armée française a vu une profonde transformation de ses moyens d’action ces dernières années. Nous proposons ici, une revue des matériels lourds dont dispose le ministre de la Défense au sein de chaque arme en mettant en perspective ces données capacitaires sur la période 2010-2021. Retenons que les moyens de l’armée de terre ont été revus à la baisse, avec une baisse des blindés à chenille de -312 unités, même si le constat est plus mitigé si l’on tient compte de la mise en extinction de 331 AMX 10P en 2012. Par ailleurs les moyens d’artillerie en profondeur baissent de -63 unités, ainsi que les systèmes de défense anti-aérienne (-38 unités). En revanche, les blindés à roues augmentent de 136 véhicules et les moyens antichars se renforcent (+200 unités). Côté Marine, les bâtiments de combat baissent significativement de près de 10 unités, tout comme les moyens amphibie (-7) et les moyens d’information nautique, de déminage et auxiliaires (-14 unités). En revanche, la gendarmerie maritime augmente (+9 unités). Enfin s’agissant des moyens aéronautiques, l’ALAT voit ses moyens baisser de 16 unités, la marine nationale voit ses moyens aériens baisser de -57 unités et l’aviation de -168 unités (flottes d’hélicoptères et d’avions compris). Il faut néanmoins souligner qu'en matière de drones, les effectifs augmentent de 8 unités.
Evaluation de nos moyens aériens
L’ensemble des trois armées disposent de matériels aéronautiques spécifiques. Nous en présentons ici les grands agrégats.
Les matériels aéronautiques globaux baissent de -19,1% entre 2010 et 2021, soit -148 appareils. Plus spécifiquement l’armée de terre voit ses matériels aéronautiques baisser de -10,8% (soit -36 appareils) quand l’armée de l’air voit son parc baisser de -23,6% (soit -55 appareils). Enfin, c’est la marine nationale dont les moyens baissent le plus, -27% (soit -57 appareils).
Les forces armées française disposent, également, de drones relevant de l’armée de l’air. Elles disposaient jusqu’en 2018 des modèles européens « Harphang », qui ont laissé place à l'achat de drones américains Reaper. Nous disposons aujourd’hui de 12 unités. Soit une montée en puissance timide et sans capacité autonome.
S’agissant maintenant des capacités en avions de combats, seules deux armées disposent de forces d’attaques : l’armée de l’air et la marine. Les unités des avions de combats de l’armée de l’air ont baissé de 17,9% (-46 appareils), tandis que les avions de combats de la marine, ont baissé de 33,3% (soit -21 appareils).
S’agissant des avions de transport, les effectifs, là encore, suivent une logique d’attrition. Entre 2010 et 2021, les effectifs ont baissé de 18,7%, soit -25 unités. L’armée de l’air dispose de 2 C-130 Super Hercules américains et de 20 C160 Transall et C130 Hercules. Pour cette dernière catégorie, la flotte a été réduite de 65 à 25 appareils… ce qui démontre notre faiblesse en matière de transporteurs de matériel « lourd ».
Enfin s’agissant de la flotte d’hélicoptères, on constate une baisse générale de 14,6% (-70 unités), principalement au sein de la marine (-34,6% soit -28 unités) et au sein de l’armée de terre (ALAT), soit -11,3% (-36 unités). L’armée de l’air n’a baissé que de 7,6% (-6 unités) sur un total de 73 appareils recensés.
Enfin, les armes sol-air voient leurs effectifs augmenter sur la période, mais avec un volume d’unités faibles :
Les moyens de l’armée de terre
S’agissant des moyens spécifiques de l’armée de terre, la flotte de blindés à roues augmente de 2,3% sur la période (+136 unités), tandis que les blindés à chenille baisse de 43,6% (-312 unités). Attention cependant aux chassés croisés des effectifs, puisqu’en 2010 coexistaient une flotte de chars Leclerc (254 unités) parallèlement à la flotte d’AMX 10P qui seront remplacés par des VBCI à compter de 2012. Or, il y avait, à l’époque, 331 unités. Ainsi il existe un effet de substitution entre 2011 et 2012. En 2012 la flotte de VBCI étant passée de 272 à 445 unités, pour ensuite augmenter jusqu’à 628 unités à compter de 2018.
S’agissant maintenant des dispositifs de canons et de systèmes de tirs, les systèmes de feux dans la profondeur baissent de 16,4% (-63 unités) entre 2010 et 2021, les dispositifs de défense anti-aérienne de 16,2% (-38 unités). Seuls les feux antichars augmentent de 18,9%, soit +200 unités.
Enfin, l’armée de terre dispose « d’ensembles FELIN » (système de combat individuels « fantassin à équipement et liaison intégrés ») de 23.075 unités.
Les moyens de la Marine nationale
La Marine nationale dispose aujourd’hui en 2021 de 71 bâtiments de combat, soit -10 bâtiments par rapport à 2010 (-12,3%). Elle dispose toujours de 4 sous-marins lanceurs d’engins nucléaires, mais de 5 en 2021 contre 6 en 2010 sous-marins d’attaque. Nous disposons toujours d’1 seul porte-avions. S’agissant des autres bâtiments, les plus importantes baisses comprennent les patrouilleurs hauturiers (-8 unités), les bâtiments de transport léger (-3 unités), les moyens amphibies, -7 unités (-31,8%), ainsi que les bâtiments d’assistance et de sauvetage (-13 unités).
Par ailleurs, la gendarmerie maritime voit ses moyens augmenter de 9 unités (+30%), tandis que les moyens d’information nautique, de déminage, de surveillance et auxiliaires baissent de 56% entre 2010 et 2021, soit -14 unités.