Pas de financement pour les TPE/PME
Le financement de la TPE/PME ne serait plus vraiment un problème si on en croit les autorités compétentes. Malheureusement, les TPE de moins de 10 salariés qui représentent 93% des entreprises en France étaient jusqu'ici exclues des études statistiques de la Banque de France sur le financement des entreprises. En outre, le rapport PME 2010, distribué par Oséo, fait état d'une hausse de 40% des procédures de redressements ou de liquidations judiciaires.
Pour y voir plus clair sur cette épineuse question du financement des TPE, la Banque de France va élaborer un nouvel indicateur enrichi de données sur le coût des financements bancaires pour les TPE à la demande du Ministre des Finances et du Médiateur du Crédit. Avec « ce nouvel indicateur », nous aurons enfin une vue claire de la situation, puisque la BDF va inclure dans ses statistiques les données liées aux TPE, notamment les crédits octroyés inférieurs à 25.000 euros.
En parallèle des statistiques positives avancées par la Banque de France, l'agence Eurostat fait état dans un rapport du 03/10/2011 d'un resserrement du crédit au profit des PME pour 19 des 20 États membres pour lesquels les données sont disponibles. Les banques françaises n'auraient accordé que 83,3% des demandes de prêt en 2010 contre 94,5% en 2007. Mais, sur le terrain, de plus en plus d'entreprises sont en mal de crédit. Rien que sur Mulhouse, la plupart des entreprises rentables se sont vu dénoncer un crédit court terme ou un découvert, nécessaire au financement de leur besoin en fonds de roulement.
La réalité est apparue dans le cadre de l'action menée entre Capital Initiative et la CGPME Alsace. Après avoir sollicité les principales banques françaises afin d'axer les financements vers nos TPE/PME, leur réponse fut quasi unanime : « nous n'avons pas les moyens d'accorder des financements à long terme ». Des directives sont données aux salariés des banques afin de ne prêter qu'aux meilleurs clients. En effet les banques françaises ne trouvent pas à se refinancer à moyen et long terme.
En prêtant au client sur une durée de cinq à quinze ans à taux fixe, et en se finançant elle-même à un taux incertain à court terme, la banque, par les temps qui courent, a de fortes chances de vendre à perte. Quel chef d'entreprise sensé et raisonnable accepterait de s'engager sur une tarification à long terme alors qu'il ne connaîtrait pas les coûts des matières premières qu'il intègre dans ses produits ?
Pour ces raisons il y a tout lieu d'être inquiet pour l'avenir de nos TPE/PME qui risquent d'être asphyxiées par manque de trésorerie. La grande question est : comment assurer le financement des TPE/PME pour éviter leur disparition et l'explosion du chômage ?