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Le niveau de vie des ménages évolue favorablement en France

d'après l'étude 2011 de l'INSEE

L'INSEE vient de faire paraître son étude 2011 portant sur l'évolution des revenus et du patrimoine des ménages jusqu'en 2008, ce qui donne l'occasion de faire quelques comparaisons dans le temps. Rappelons d'emblée qu'il s'agit du niveau de vie des ménages, notion qui ne reflète pas les revenus professionnels, mais inclut les prestations sociales et fait intervenir la composition du ménage par unité de consommation. Voici ce qu'il faut surtout retenir d'une évolution, dans l'ensemble, toujours favorable.

1. Le revenu médian (celui qui divise la population en deux parties égales) passe entre 2004 et 2008 de 17.400 à 18.300 euros (constants) annuels, soit 5,2% d'augmentation. C'est plus qu'encourageant. Mais évidemment la période considérée n'inclut pas encore les effets de la crise.

2. Le taux de pauvreté à 60% du revenu médian a beaucoup baissé sur le long terme, passant de presque 18% en 1970 à 14,5% en 1995 et se stabilisant autour de 13% depuis 2000. C'est encore un signe encourageant.

La composition des ménages pauvres reflète la sur-représentation des familles monoparentales, alors que les familles composées de couples, surtout s'il y a plusieurs enfants, voient leur niveau de vie augmenter plus que la moyenne. C'est une indication intéressante qui ne semble pas avoir été mise autant en lumière dans les études précédentes. Il y a peut-être pour le gouvernement des conclusions à en tirer quant aux prestations sociales. On sait que les prestations sont calculées au niveau du ménage et non des individus. Il en est ainsi en particulier du RSA dont le bénéfice varie beaucoup avec la composition du ménage. Il faut se demander si le RSA ne va pas encore accentuer la différence entre familles monoparentales et les autres ménages, par une prise en compte exagérée des besoins des couples avec enfants, du fait du mécanisme des unités de consommation. La sur-représentation des familles monoparentales a été remarquée depuis longtemps, et le système des prestations sociales est peut-être injuste à leur égard. Dans le même ordre d'idées, il faut se demander si le mécanisme des prestations familiales n'est pas non plus à revoir, dans la mesure où il avantagerait trop les familles nombreuses.

3. Enfin, et l'insistance des médias à faire ressortir ce point prête à sourire, les ménages se situant dans la tranche la plus élevée des revenus, soit 0,01%, sont montrés du doigt pour avoir augmenté leur niveau de vie de 32,7% en 4 ans, donc beaucoup plus que le reste de la population. La France comprend ainsi 6.200 personnes individuelles déclarant 732.300 euros et plus de revenus, ou 13.000 personnes, en augmentation de 84%, déclarant plus de 500.000 euros. Il s'agit vraiment d'un non-événement du point de vue économique, concernant une personne sur 10.000 ! La seule chose qui puisse étonner, c'est qu'il y en ait finalement si peu, de même qu'il n'y ait que 440.000 déclarations au-delà de 100.000 euros (par unité de consommation). Il serait intéressant de savoir ce que seraient ces chiffres en l'absence d'ISF, alors que les économistes chiffrent à des dizaines de milliers les exilés fiscaux. Voici qui en tout état de cause ne devrait guère nourrir des débats sans fin sur les inégalités et la justice fiscale française. On ferait mieux de s'occuper des 99,99% autres, qui ne sauraient voir leur situation évoluer même si on leur distribuait ce que gagne le dix-millième restant