Augmentation des prix des entreprises publiques
Le gouvernement et les associations de consommateurs surveillent de très près les augmentations des prix du secteur privé, n'hésitant pas à dénoncer ceux qu'ils considèrent comme de mauvais élèves. Mais en 2010, les quatre plus importantes entreprises publiques (EDF, SNCF, La Poste et la RATP) ont augmenté leurs prix 2 à 3 fois plus que l'inflation. Comment sont donc fixés les prix pratiqués par les entreprises publiques ?
L'inflation est faible depuis 2007 et a même été négative en 2008. Mais les entreprises publiques semblent ignorer qu'il y a une crise et continuent à augmenter les prix de produits de première nécessité nettement plus que l'inflation.
EDF | 3 à 5,5 % |
SNCF | 2,5 % |
La Poste (timbre) | 3,5 % |
RATP | 3,9 % |
2009 | 1 % |
2010 | 1,65 % |
En principe, ces grandes entreprises industrielles et commerciales sont capables de profiter à plein des progrès de la technologie et des méthodes de travail, et donc de baisser leurs prix ou d'améliorer leurs services. L'inflation vient, en général, des métiers de main-d'œuvre (comme le fameux coiffeur) où aucun progrès de productivité n'est possible, ou de l'augmentation du prix des matières premières. En 2010, le kilowatt heure et le timbre sont identiques à ceux de 2009 et dépendent très peu du prix des matières premières. Aucune amélioration exceptionnelle du service n'a été constatée dans les 4 entreprises ci-dessus.
Le prétexte
Pour justifier ces augmentations approuvées par l'Etat, ces 4 entreprises invoquent toutes un urgent besoin d'investir. Un raisonnement curieux, car soit l'investissement est rentable et l'entreprise aurait dû constituer des provisions dans ce but ou doit pouvoir emprunter pour le financer, soit il n'est pas rentable, et les consommateurs doivent s'attendre à le financer maintenant et à l'avenir. On imagine difficilement Renault ou Peugeot annoncer qu'ils vont augmenter le prix des voitures actuelles pour financer l'usine des voitures de demain.
Un flou complet sur les prix
En situation de monopole depuis très longtemps, ces 4 entreprises publiques ont fixé des prix dont il est impossible de savoir, faute de comparaison, s'ils sont satisfaisants : peut-être trop élevés, peut-être même trop bas. Pendant des années, EDF par exemple, a accepté des baisses de prix imposées par l'Etat, pour des raisons politiques dont on se demande maintenant si elles étaient justifiées économiquement. Pour la RATP et la SNCF, largement financées par des subventions ou des taxes, ni elles-mêmes ni leurs clients n'ont le moyen de savoir quels seraient les prix optimum de leurs services.
Seule une franche ouverture à la concurrence permettra de disposer de véritables prix et non de tarifs édictés par le pouvoir politique. Dans aucun de ces 4 domaines, la France ne s'y est encore engagée clairement. Pourtant on constate que face à ses concurrents, l'ex-France Télécom devenu Orange n'augmente pas ses prix.