Macron, Le Pen, Zemmour, Mélenchon... Le coût de leur programme pour les finances publiques
La Fondation iFRAP a travaillé au chiffrage des programmes des candidats à l’élection présidentielle. Ces chiffrages ont fait l’objet d’un échange avec les équipes des candidats et ces évaluations permettent d’estimer un solde pour 2027 dans le cas d’une application complète du programme en plus ou en moins par rapport au déficit anticipé pour 2027. Aujourd’hui, le solde public pour 2027 est projeté à -84,7 milliards.
Celle qui améliore le déficit en baissant les dépenses publiques
Valérie Pécresse présente un programme avec une réduction du déficit de -30 milliards en 2027. Pour cela, elle prévoit de -54 milliards de dépenses publiques (réduction du nombre d’agents publics et âge de départ à la retraite à 65 ans) et +24 milliards de nouvelles dépenses (Défense et politique familiale). Du côté des recettes, elle compense intégralement 28 milliards de baisses d’impôts (suppression de la redevance TV et baisses des charges) par la lutte contre la fraude.
Ceux qui améliorent le déficit en augmentant les recettes
Emmanuel Macron propose une baisse du déficit de -27 milliards qui repose sur la hausse des recettes. Il compense +54 milliards de nouvelles dépenses pour la transition écologique et l’Education par 51 milliards d’économies sur l’administration et les dépenses chômage liés à une reprise de l’activité. En face, il prévoit +45 milliards de recettes (baisse des niches et recettes nouvelles liés à la reprise de l’activité) et -14 milliards (suppression de la CVAE, baisse pour les indépendants).
Ensuite, c’est Anne Hidalgo qui vise une amélioration du déficit de -10 milliards qui repose aussi sur les recettes : +79 milliards d’impôts (suppression des niches, ISF, fiscalité des multinationales) et -15 milliards de baisse de la TVA. Sur les dépenses, elle prévoit +56 milliards (logements sociaux, rémunération des enseignants) et -2 milliards de baisses des dépenses néfastes à l’environnement.
Ceux qui aggravent le déficit
Eric Zemmour devrait, lui, aggraver le déficit de +5 milliards en 2027. S’il baisse les dépenses publiques de -50 milliards (recul de l’âge de départ à la retraite, suppression des aides sociales pour les étrangers), il prévoit +32 milliards de dépenses nouvelles pour la Sécurité principalement. Pour les recettes : -63 milliards de baisses (la moitié sur les impôts de production) et +41 milliards de recettes liés à une reprise de l’activité.
Marine Le Pen, ensuite : son programme aggrave de +29 milliards d’euros le déficit public. D’un côté, elle baisse les recettes de -40 milliards (suppression de la CFE, C3S et réduction ciblée de l’IR) et planifie +31 milliards de hausses (impôt sur la fortune financière et lutte contre la fraude). Du côté des dépenses, -39 milliards de baisses (restriction du versement des aides sociales aux étrangers, économies sur l’audiovisuel public) et +58 milliards de hausses (retraite à 60 ans, salaire des enseignants).
Le programme de Yannick Jadot aboutirait à +33 milliards de déficit public en plus. Il prévoit : -10 milliards de dépenses (aides publiques conditionnées au climat et à l’égalité homme-femme) et +102 milliards de dépenses nouvelles (revenu citoyen dès 18 ans, second Ségur de la Santé, soutien transition écologique). Pour les recettes : -12,8 milliards d’IR pour les plus modestes et +72,5 milliards de hausses (suppression des niches, ISF, augmentation des impôts de production et création d’une tranche à 60% pour l’IR).
Le programme de Jean-Luc Mélenchon aggraverait le déficit de +66 milliards. Sur les dépenses, il propose : -13 milliards sur les mutuelles et les complémentaires santé et +273 milliards de hausses (retraite à 60 ans, garantie de l’emploi, 1 million d’agents publics en plus). Pour les recettes, il vise -15 milliards de baisses d’impôts pour les plus modestes et +208 milliards de hausses (ISF, hausse des cotisations et fiscalité des successions).
Enfin, Fabien Roussel est le candidat dont le programme aggrave le plus le déficit en 2027 : +155 milliards. En effet, le candidat envisage +287 milliards de dépenses nouvelles (investissement service public, Education nationale, etc.) et, pour les recettes, -20 milliards de baisses de la TVA et de taxe flottante sur les carburants et +152 milliards de hausses d’impôts (suppression des niches et exonérations, ISF triplé).