Expatriation fiscale : bienvenue au Royaume-Uni !
Ces jours derniers, les échos sur la réforme de la fiscalité du patrimoine en France font craindre une suppression du bouclier fiscal sans disparition de l'ISF, au moins pour les assujettis des tranches supérieures et l'on reparle du « seuil d'expatriation » ; c'est le niveau de patrimoine à partir duquel, pour un résident fiscal français, une expatriation chez un de nos voisins européens entraînerait une économie fiscale significative.
Les conseillers financiers placent ce seuil d'expatriation entre 10 et 15 millions d'euros de patrimoine ; en dessous, l'économie fiscale ne compense pas les frais et les contraintes.
Au même moment, le premier ministre anglais profite d'une interview pour laisser « fuiter » dans la presse une des prochaines mesures de son programme : un assouplissement des conditions d'installation en Angleterre pour les étrangers prêts à venir s'y installer en y investissant un montant significatif. L'accès serait entr'ouvert à partir de 1 million de livres et grand ouvert pour un investissement de 10 millions de livres (environ 12 millions d'euros).
Bien entendu cette mesure concerne au premier chef les immigrants non européens puisque les ressortissants de la CEE peuvent s'installer librement en Angleterre ; c'est pour eux un avantage significatif puisque la Grande-Bretagne pratique une politique « d'immigration choisie » très restrictive.
Ainsi un riche étranger désireux de venir s'installer en 2011 dans une grande ville européenne apprendrait qu'au-dessus de 12M€ de patrimoine l'Angleterre lui accorde toutes facilités alors qu'à partir de ce même montant on conseille aux Français de quitter leur pays !
Ainsi « faire payer les riches » signifie en français prélever plus de la moitié du revenu pour boucher le trou de la sécu et réduire le déficit de l'Etat, et en anglais investir un montant minimum dans l'économie du pays ! Ah ces Anglais, comme à Crécy et Trafalgar, toujours prêts à profiter des erreurs des Français !