Fonctionnaires : Ceux qui sont formidables, ceux qui ne servent à rien
Daniel Bernard, grand reporter au journal Marianne, publie un article au vitriol sur les fonctionnaires. S'il doute de la véracité des surnombres des fonctionnaires dans l'administration, il met en accusation le manque d'efficacité de la "machine publique".
« Ainsi, la dénonciation du « mille-feuille territorial », l'une des tartes à la crème préférées des réformateurs en chambre, n'est appuyée par aucune étude précise. Où sont les doublons ? René Dosière, qui a lancé le chiffre de 15 milliards d'euros d'économies potentielles, est incapable de citer un seul exemple concret. (...) L'[*iFRAP*], fondation d'inspiration libérale, multiplie les argumentaires chocs, mais sa directrice, Agnès Verdier-Molinié, sollicitée par Marianne, est incapable de lister, par exemple, les services de l'État dont la mission est assumée par les agents de telle collectivité locale. « Menez l'enquête, vous verrez ! » conseille-t-elle. Mais comment faire quand, par exemple, la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France, interrogeant la Ville de Paris sur l'effectif des « pervenches », ne peut conclure s'il est de 1 .52 ou de... 2.022 ? »
Et l'article de conclure : « Davantage d'agents formidables et moins de bureaucrates inutiles ? C'est possible. Encore faudrait-il jouer cartes sur table, sans dissimuler des choix politiques derrière des contraintes budgétaires imposées par le méchant ministre du Budget, Jérôme Cahuzac. Bref, s'adresser aux fonctionnaires comme à des citoyens, et non comme à des malades qu'il faudrait dorloter. »