Drame du chômage des jeunes : ces mesures qui pourraient vraiment changer les choses
Le journal Atlantico publie un débat sur le chômage des jeunes et les solutions à y apporter. Agnès Verdier-Molinié, directeur de la Fondation iFRAP, a participé au débat, avec Florin Aftalion (professeur émérite à l'ESSEC), André Fourçans (professeur d'économie à l'Essec), et Gilles Saint-Paul (économiste et professeur à l'université Toulouse I).
« Agnès Verdier-Molinié : Nous n'arrivons pas à nous inspirer des bonnes pratiques étrangères car notre obsession est de remplir les caisses publiques sans véritablement baisser les dépenses publiques. Je pense cependant à un exemple très précis : les Allemands ont la possibilité d'une grande flexibilité du temps de travail, qui est largement aménageable depuis les années quatre-vingt. Le nombre d'heures hebdomadaires est modifiable sans modification de salaire, en fonction de l'activité, avec rattrapage sur le reste de l'année. A l'exception de rares cas, c'est impossible en France. Et il devient très difficile d'embaucher si l'on n'a pas un minimum de souplesse, notamment dans le cadre d'un monde globalisé. »
« Agnès Verdier-Molinié : Si les jeunes souffrent en premier du chômage, c'est parce que nous ne générons pas assez d'emplois, notamment parce que les entreprises françaises qui se créent sont majoritairement unipersonnelles et n'offrent donc pas de perspectives d'emplois nouveaux. Il y a 500 000 entreprises qui sont créées chaque année en France, et, parmi celles-ci, seules 40 000 génèreront une embauche. Il y a aussi le problème culturel qu'en France, chaque embauche est perçue comme le risque d'une source de problèmes, non pas à cause des personnes, mais à cause de la législation. Enfin il y a la question de la confiance : vous n'entreprenez pas dans un pays dans lequel on est incapable de baisser les dépenses publiques. »