Presse

"C'est le poids de l'État qui pousse à la fraude sociale"

Un rapport parlementaire estime que le montant de la fraude sociale s'élève à 20 milliards d'euros chaque année. Comment expliquer une telle somme ? Au-delà des patrons et des salariés, c'est tout un système qui est mis en cause... Agnès Verdier-Molinié répond aux questions du site d'information Atlantico.

« Atlantico : Comment expliquer la somme de 20 milliards de fraudes sociales par an citée par un rapport parlementaire publié ce mercredi ? Le rapport pointe notamment la responsabilité des patrons…

Agnès Verdier-Molinié (Fondation iFRAP) : Nous avons un coût du travail important en France. Les entrepreneurs ne sont pas les seuls fautifs. La situation arrange aussi beaucoup les salariés concernés. Un salarié qui travaille au noir touchera environ le double de ce qu'il aurait touché en étant déclaré, c'est-à-dire après déduction des cotisations patronales, salariales et des impôts. Un compromis s'instaure donc : le patron est content parce qu'il paye moins et le salarié satisfait parce qu'il gagne davantage. (...)

Même un bénéficiaire de bonne foi peut « frauder » sans le savoir. S'il y avait moins d'aides diverses, la possibilité de fraude serait diminuée. Le problème reste sans doute le manque de contrôle, mais aussi la complication du système et l'empilement des aides. Certains départements ont mis en place des contrôles sur le RSA : ils radient des gens qui ont en fait du travail non-déclaré. Mais la majorité des départements ne fonctionnent pas ainsi. »

Lire la suite de l'interview