Libérons les professeurs… mais aussi les parents et les élèves !
Priorité à l'école ! Oui mais laquelle ? La France a décroché en éducation : dans le classement Pisa, nous sommes 23e sur 82 en lecture et 25e en mathématiques et en sciences. Ces résultats sont mauvais mais ce n'est pas à cause d'un manque de moyens puisque nous dépensons près de 1 point de richesse nationale de plus que les Allemands par an.
Cette tribune a été publiée dans les pages des Echos, le mardi 8 mars 2022. |
Notre éducation nationale souffre, en réalité, de sa bureaucratie, de sa centralisation, du carcan statutaire de ses professeurs… Par ricochet, les familles souffrent d'une offre éducative de moins en moins qualitative et sont de plus en plus nombreuses à souhaiter avoir une place pour leur enfant dans un établissement privé. Combien de députés ou de ministres scolarisent leurs enfants dans le privé ?
La scolarité dans le privé est meilleure et moins chère
Il faut dire que les raisons sont tangibles. Les évaluations nationales de 2019 montrent que seulement 75,5 % des élèves de CM1 du public maitrisent bien le français contre 89,4 % des élèves du privé. Des taux qui se confirment en 6e puisque seuls 61,5 % des élèves du public maîtrisent la compréhension et l'écrit en français contre 72,1 % des élèves du privé (46 % en REP et 35,5 % en REP +).
Pourtant, la scolarité d'un élève du privé coûte beaucoup moins cher tous financeurs confondus. Nous payons collectivement un surcoût moyen de 2.879 € de plus par élève et par an pour le premier degré public et un surcoût de 2.883 € de plus par élève et par an pour le second degré public. Imaginons que tous les élèves de France soient scolarisés dans le privé sous contrat ? On pourrait alors réaliser une économie d'environ 29 milliards d'euros par an !
Cet écart s'explique : les enseignants du privé touchent, en moyenne, un salaire net inférieur de 14,1 %, par rapport à leurs collègues du public, et leurs retraites sont moins généreuses. On relève aussi 13,1 milliards d'euros de surcoûts administratifs dans l'enseignement public. On compte un agent « non enseignant » pour 17 élèves dans le public contre 1 pour 24 élèves dans l'enseignement privé sous contrat.
Sortir enfin du culte de l'Education nationale
Il est temps de sortir du culte de l'Education nationale. Et de faire, une fois pour toutes, la transparence sur les moyens alloués par établissement et les résultats par établissement aux tests nationaux et internationaux. Aujourd'hui, au lieu de dupliquer ce qui fonctionne dans l'enseignement privé, tout est fait pour occulter ce qui dysfonctionne dans le public. Le prochain quinquennat est une occasion unique de sortir de ce piège qui tire tous les élèves vers le bas. Et la France avec.
La bonne réponse est plus de liberté . Plus de liberté, oui, pour les enseignants et les chefs d'établissement pour choisir leurs équipes pédagogiques et les embaucher sous contrat mais aussi plus de liberté pour les parents pour choisir l'école la plus adaptée pour leur enfant et non plus se conformer à une carte scolaire qui est un carcan obsolète. Donner le choix plutôt que limiter drastiquement les choix.
Cette liberté passe par une régionalisation totale de la gestion de la politique d'éducation, par l'autonomie des établissements scolaires, par l'embauche des enseignants sous contrat ; par la possibilité de confier la gestion d'établissements publics à des gestionnaires privés ; et par des liens forts entre entreprises et écoles dans nos territoires. 1 jeune sur 20 est désormais illettré selon les données de la journée défense et citoyenneté. Ce n'est pas acceptable ! Libérons les professeurs… mais libérons aussi les parents et les élèves d'un système d'éducation à 80 % public qui les emmène trop souvent vers l'échec.