« Un gisement d'économies »
Vendredi 7 mars, le journal La Croix reprend les propos d'Agnès Verdier-Molinié, directeur de la Fondation iFRAP, sur les économies issues d'une fusion des communes de moins de 5.000 habitants.
« Les quelque 36 000 communes françaises représentent à elles seules 40 % des communes de l'Union européenne. Alors que le nombre d'habitants par commune y est en moyenne de 5 000, il est de 1 800 en France. On pourrait au moins se fixer comme objectif de réduire leur nombre et de rejoindre la moyenne européenne. C'est ce qu'ont entrepris la plupart de nos voisins dans les années 1970. En Belgique, ils sont passés ainsi de plus de 2 700 communes à 585 ; en Allemagne, de 30 000 à 12 000 ; en Suède, de 2 532 à 290. Le Royaume-Uni ne compte que 405 entités locales et les Pays-Bas, 435.
C'est une question de rationalisation de la dépense publique. L'intercommunalité qui a été privilégiée chez nous n'a contribué qu'à doubler les structures administratives et à faire s'envoler les dépenses. Les communes ou groupements de communes emploient 500 000 agents publics, soit un peu moins de la moitié de la totalité des agents des collectivités locales. Il y a là un gisement d'économies, par une mutualisation des services et une réduction des effectifs. Mais dans les pays qui ont réformé leur organisation territoriale et fusionné les communes, c'est l'État qui l'a imposé, car les élus, incités à cumuler les fonctions, n'y ont pas intérêt. »
Agnès Verdier-Molinié, Directrice de la Fondation iFRAP, think tank d'analyse des politiques publiques