Dans les communes, l'absentéisme coûte 2 milliards d'euros
Mardi 25 février, le magazine en ligne Atlantico publiait un entretien d'Agnès Verdier-Molinié, directeur de la Fondation iFRAP, sur la dernière étude de la Fondation concernant les 30 premières communes de France.
Atlantico Business : Selon l'étude de la Fondation iFRAP sur les 30 premières communes de France, l'absentéisme y est plus élevé que dans les grandes entreprises. Comment expliquer de tels écarts ?
Agnès Verdier-Molinié : On compare souvent la fonction publique à une grande entreprise. Si on regarde l'absentéisme chez Renault par exemple, on est à environ 3,5% d'absentéisme toutes causes confondues. Dans les villes que nous avons étudiées, cette moyenne est à 11,8%. Un taux d'absentéisme toutes causes acceptable compte tenu aussi de la féminisation des agents serait autour de 6% ou 7% mais pas plus. Selon nos calculs, le surcout de l'absentéisme, rien que dans les communes, peut être évalué à environ 2 milliards d'euros sur une année. Chaque commune a des paramètres différents mais il y a des éléments qui sont communs. Notamment, dans la fonction publique territoriale, comme dans la fonction publique en général, les contrôles des arrêts maladie sont rares et l'indemnisation des jours d'absence plutôt généreuse (pour la maladie ordinaire, jusqu'à 3 mois consécutifs indemnisés à 100% du traitement de l'agent sans beaucoup de démarches administratives puisque les employeurs publics s'auto-assurent). Très peu de contraintes pèsent donc sur les agents absentéistes que ce soit en termes de baisse de rémunération ou de contrôle. Enfin, on peut aussi faire entrer en ligne de compte l'âge des agents mais il y a vraisemblablement surtout un problème de démotivation.
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