Ce mois de mai marque le premier anniversaire de la présidence de la République d’Emmanuel Macron. Le moment de dresser le bilan des mesures prises pendant sa première année de mandat. Grâce au Macronomètre, l’observatoire des réformes du Gouvernement, la Fondation iFRAP a suivi et évalué un an de réformes votées et/ou en cours de procédure. Un peu moins de cinquante réformes y ont été recensées et vingt et une évaluées et détaillées dans cette étude, pour une moyenne, à douze mois de mandat, de 5,6/10.
Avec cette étude, la Fondation iFRAP a souhaité souligner les avancées de cette première année de quinquennat mais aussi les faiblesses qu’il faudra corriger très vite. En matière économique et budgétaire, pendant la campagne, Emmanuel Macron semblait rechercher un équilibre : les baisses de dépenses annoncées sur le quinquennat de 60 milliards d'euros (baisse par rapport à l'évolution spontanée des dépenses) étaient compensées par 44 milliards d'euros de dépenses nouvelles. De même, les baisses d'impôts promettaient d'atteindre 37,5 milliards d'euros mais les hausses se situaient à 33 milliards. Un « attentisme gestionnaire » qui ne devait pas déboucher sur une inflexion majeure de notre trajectoire des finances publiques d'ici 2022, notamment par rapport à nos partenaires européens, comme en témoigne la comparaison internationale que nous livrons à la fin de cette étude. Depuis son arrivée au pouvoir, le vote de la loi de programmation des finances publiques et le programme de stabilité 2018-2022 ont revu ces objectifs : les baisses d'impôts devraient se situer à 20 milliards d'€ sur le quinquennat et les baisses de dépenses ont été revues à 80 milliards, puis 100 milliards d'€. Le budget 2018 a permis d'évaluer les premières concrétisations en matière fiscale : ISF, plus-values, taxe d'habitation, hausse de la CSG en contrepartie de la baisse des cotisations chômage. Des mesures essentiellement tournées vers la fiscalité des ménages mais encore insuffisantes sur la fiscalité des entreprises pour remettre nos entreprises au niveau de leurs compétiteurs européens, même en prenant en compte la baisse de l'IS. Côté dépenses, les économies promises restent encore virtuelles car, même avec les mesures annoncées, on reste autour des 20 milliards d’économies. Tout dépendra donc de l’ambition du programme de baisse des dépenses publiques qui devrait être annoncé au mois de juin. Quant à la réforme des retraites et la refonte des aides sociales, les deux autres chantiers du quinquennat, les processus de concertation laissent augurer que les économies ne se réaliseront pas d’ici 2022… S'il veut renouer avec la croissance, permettre la création d'emplois marchands et redresser les comptes publics, le Gouvernement devra prendre des mesures audacieuses et ce, dès 2019.
- Quel bilan peut-on établir des réformes d'Emmanuel Macron ?
- Les mesures passées au crible du Macronomètre : 5,6/10 !
- La trajectoire des finances publiques à l’aune d’un an de réformes
- Où se situe la France en matière de résultats économiques : la comparaison internationale
- Conclusion : ce qu'il reste à faire !