Avec 3% de la population, 7% des emplois et 10% du PIB, Paris possède un poids particulier dans le paysage français. Alors que la plupart des grandes capitales européennes, comme Londres et Berlin, ont choisi de fusionner métropole et région, dans un souci d'efficacité des services publiques, la région Île-de-France se caractérise encore par une multitude de strates et collectivités aux compétences redondantes alors que Paris s'illustre par une gestion non rationalisée qui engendre des dérives :
Ainsi entre 2001 et 2012, [**le budget de la ville a augmenté 3,8 à 7 milliards d'euros dont 46% d'inflation uniquement dû aux charges du personnel*] qui passe de 1,40 à 2,11 milliards d'euros, en partie à cause du régime dérogatoire des agents de la ville de Paris qui, transférés de la fonction publique d'État à la fonction publique territoriale, ont su conserver le meilleur des deux régimes.
Une politique culturelle financée à fonds perdupar un budget de 370,8 millions d'euros en 2012 (contre 27,3 millions d'euros en 2001). Pour exemple, le dernier grand chantier culturel de la ville, la création du CentQuatre pour 180 millions d'euros et qui devait être le fer de lance de la politique culturelle de Paris est un échec : 5 ans plus tard, l'espace ne compte que 500 abonnés, 81.192 visiteurs uniques en 2012 et totalise déjà une dette de 3 millions d'euros, soit 40% des subventions annuelles accordées.Un statut dérogatoire des agents de la ville de Paris qui ne se justifie pas par un meilleur encadrement, au contraire, le[** taux d'absentéisme du personnel de la ville est supérieur à la moyenne nationale*] : un taux d'absence de 10,67% en 2012, ce qui représente un coût considérable. Rien qu'en 2007, les absences pour raisons de santé des agents de ville représentaient un manque de 160 millions d'euros, soit déjà 3% du budget de fonctionnement de la ville !
Le recul de l'attractivité économique de la ville de Paris pour les entreprises qui vont, de plus en plus, s'installer dans la petite et la grande couronne suite aux initiatives de la région Île-de-France, dont le développement économique est l'une des compétences principales, pour attirer les start-up.
Source : Insee-Estel, voir CCIP : La place de l'économie parisienne en Ile-de-France, mai 2012.
Enfin la création du Grand Paris en 2016 doit être l'occasion de simplifier et de rationaliser le fonctionnement et la gestion de la ville et non pas, de rajouter une strate dans le millefeuille territorial francilien.
Ainsi la Fondation iFRAP propose :
- De transformer l'Inspection générale de la ville de Paris en un organisme indépendant d'audit et d'évaluation rattaché au Conseil de Paris. Le budget de la ville de Paris, étant donné sa richesse, devrait largement lui permettre de financer ses investissements sans un recours aussi massif à l'endettement.
- De basculer l'ensemble du personnel sur le statut de la FPT ce qui permettrait de générer des économies et mettre fin à la dérive de la prime départementale.
- De présenter un bilan consolidé de la ville avec tous les satellites (SEM, etc.) puisqu'à l'heure actuelle, il n'est pas possible à travers les rapports budgétaires et d'activité d'apprécier d'un seul coup d'œil cet ensemble. Il faut exiger plus de transparence dans ce sens.
- De fusionner la ville de Paris, les sept départements de la petite et la grande couronne et la région pour une vraie grande métropole. Sans fusion des différents échelons, la métropole va seulement ajouter une couche de plus au millefeuille, risque d'aligner les statuts par le haut avec une hausse de la dépense publique locale, et d'entrer en permanence en concurrence, voire en conflit ouvert, avec la région Île-de-France.