1962-1964 : première loi d'orientation agricole. 1980 : seconde loi d'orientation agricole. Ensuite, la cadence s'accélère : 1999, 2005 et, en 2010, la loi de modernisation de l'agriculture. Ballottée dans toutes ces directions, il n'est pas étonnant que l'agriculture française soit désorientée.
Les crises à répétition avaient révélé le mécontentement et même le désespoir de nombreux agriculteurs, malgré ou à cause des 25 milliards d'euros de subventions qu'ils reçoivent chaque année. En dépit de ces avertissements, il aura fallu que l'Allemagne devance la France comme premier exportateur européen de produits agricoles pour démontrer qu'en Europe, en 2010, chez ce voisin économiquement et socialement très avancé, il est possible de faire mieux que dans notre pays.
Les explications sont certainement multiples, mais la différence la plus frappante entre la France et les autres pays est l'omniprésence de multiples administrations dans la gestion de l'agriculture française. Et loin de fixer une stratégie claire et à long terme, les centaines d'articles de la loi de 2010, comme ceux des trois lois précédentes, tentent de colmater des problèmes ponctuels urgents (exemple : la crise du lait français en 2010) et de satisfaire des demandes catégorielles (exemple : augmenter la subvention de l'État à l'assurance récolte). À quand la loi de libération dont les agriculteurs français ont besoin ?