Peu d'études se sont penchées sur l'importance des créations d'entreprises dans le processus de création d'emplois. Pourtant, des études américaines récentes montrent que celles-ci jouent un rôle de premier ordre dans la croissance de l'emploi outre-Atlantique, bien plus que l'évolution de l'emploi dans les entreprises pérennes, qu'elles soient des PME ou des grandes entreprises.
Quand on compare les chiffres de la création d'entreprises France-Allemagne tels que publiés par Eurostat, tout va bien : 259.000 en France contre 272.000 en Allemagne. Mais la plupart de ces entreprises sont créées avec zéro salarié ; leur impact sur l'emploi est faible et même, à terme, très faible, car la plupart ne grossissent pas et ce ne sont pas parmi elles que nous trouverons nos grandes entreprises de demain, ni même nos gazelles, ces entreprises qui se développent rapidement. Les seules qui comptent vraiment sont celles créées avec au moins 1 salarié ou, mieux, plus de 5 ou plus de 10 salariés. Et là, notre retard sur les Allemands -mais aussi sur les Anglais et les Américains- est dramatique : nous sommes à la moitié. Et deux fois moins de salariés par entreprise créée.
Sommaire du dossier :
Les créations d'entreprises qui ont un effet sur l'emploi sont celles qui naissent avec au moins 1 salarié, les entreprises sans salariés étant très souvent des coquilles juridiques vides.
Les « 3 A », Allemands, Anglais et Américains, créent deux fois plus d'entreprises avec au moins 1 salarié que les Français.
Les entreprises des 3 A naissent avec 50% à 130% de salariés de plus que les nôtres en moyenne.
La France accuse ainsi un retard annuel en création d'emplois sur les 3 A de 200.000 à 400.000 emplois conduisant à un retard cumulé en 20 ans de 5 à 7 millions d'emplois rendant l'équilibre budgétaire impossible.
Les ETI comme l'auto-entrepreneur sont des fausses pistes même si l'auto-entrepreneur apporte une très intéressante contribution sociétale.