En qualifiant d’insincère et de mystification l’objectif de réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production électrique en 2025, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, a relancé le débat sur la stratégie énergétique du Gouvernement et le rôle d’EDF. En parallèle, le ministre a affirmé sa volonté de mettre la pression sur EDF, éventuellement en scindant cette entreprise en deux (nucléaire/renouvelables), pour être seul maître de la transition énergétique.
Avec 85 % du capital d’EDF, l’État français peut difficilement esquiver sa responsabilité. Une stratégie de l’État actionnaire caractérisée par le court-termisme, utilisant EDF pour enjoliver, jusqu’aux élections suivantes, le taux de chômage, l’inflation, le niveau de vie des Français ou le budget de l’État. Une tentation irrésistible quand il n’existe pas de contre-pouvoirs diversifiés comme le sont les actionnaires privés des grandes entreprises. Pour surmonter définitivement ces dysfonctionnements et redonner confiance aux salariés, aux clients et aux actionnaires, le seul levier efficace au niveau français consiste à réduire les interventions de l’État. Au niveau européen, c’est l’application à l’électricité des règles classiques du commerce international.
- France : définir un chemin réaliste de transition énergétique ;
- Ramener immédiatement à 70 % la part de l’État au capital d’EDF ;
- Nommer une majorité d’administrateurs indépendants de l’État, français et étrangers ;
- Séparer les activités régulées de réseau des activités concurrentielles de production et de vente d’électricité : privatiser les réseaux électriques et leurs gestionnaires ;
- Voter une loi engageant l’État à réduire à 30 % sa part dans le capital d’EDF en 2022, après la mise en route des trois premières centrales EPR (Flamanville, Finlande, Chine) ;
- Europe : faire appliquer par Bruxelles les règles de la concurrence internationale, ouverture du marché de l'électricité, mais interdiction des politiques de subventions-dumping qui perturbent les systèmes électriques étrangers.