Emploi public : +58 700 salariés en 2023
L’INSEE publie dans ses informations rapides (n°47) l’emploi salarié au T4 2023. Sur un an glissant du T4 2022 au T4 2023, l’emploi public augmente de +0,1 point à 22% de l’emploi total, soit +58.700 salariés (pour 5,967 millions de salariés en niveau). Une croissance nettement plus rapide qu’au T4 2022, où l’INSEE avait au contraire constaté une baisse de l’emploi public de -0,3 point (21,9%) dans l’emploi total se traduisant par ne baisse de -4.500 salariés. Par ailleurs, les emplois tertiaires non marchands (dont l’emploi public) représentent sur un an plus de la moitié de la croissance de l’emploi total (50,8%) alors que leur poids dans l’emploi total reste faible (31,4%). On soupçonne des effets de substitution sur moyenne longue période entre l’emploi privé du tertiaire non marchand et l’emploi public alors que la proportion de ce même emploi public dans l’emploi total baisse globalement depuis 10 ans environ.
Un emploi public en expansion au T4 2023 sur un an glissant, soit +58.700 salariés
L’INSEE publie sur base trimestrielle l’emploi salarié et en propose une décomposition en fonction des secteurs d’emplois et de leurs branches respectives. Sur un an, le nombre de salariés du secteur public s’apprécie de +0,1 point au sein de l’emploi total, représentant la création de +58.700 salariés, l’emploi public représentant à date plus de 5,967 millions de salariés et 22% de l’emploi salarié total.
Source : INSEE mars 2023
Toutefois si l’on prend une plus grande perspective et remontons jusqu’au 1er janvier 1991, il apparaît qu’en dépit d’une hausse de l’emploi public de près de +1,3 millions sur la période, la proportion des agents publics dans l’emploi total a significativement diminué de 0,6 point passant de 22,6% au T1 1991 à 22% au T4 2023. Depuis un plus bas conjoncturel au T2 2020 (5,79 millions), la hausse des effectifs est significative représentant un différentiel de +176.500 salariés publics au T4 2023.
Sur un an la croissance de l’emploi du secteur non marchand est supérieure à celle du secteur marchand
La croissance de l’emploi public est plus faible que celle de l’emploi total ce qui permet de faire « baisser » sur longue période sa part dans l’emploi total. Il faut toutefois s’interroger sur les éventuels effets de substitution, dans la mesure où l’emploi OQ (tertiaire non marchand) qui intègre la très grande majorité de l’emploi public, le dépasse hors secteur OZ (administration publique) dans les secteurs PZ (Enseignement, qui comporte notamment l’enseignement sous-contrat et hors contrat), les activités pour la santé humaine (QA) avec l’intégration des structures hospitalières privées non lucratives et lucratives et l’hébergement médico-social et l’action sociale sans hébergement (où l’on retrouve l’ensemble des EPHAD, de l’action sociale et des activités associatives afférentes).
Sur un an on constate respectivement que la fonction publique voit un accroissement de ses salariés (fonctionnaires, agents publics contractuels et assimilés) de +58.700, tandis que le tertiaire non marchand augmentait de 76.300 salariés. En faisant l’hypothèse d’un recouvrement parfait entre ces deux catégories, il apparaît que l’emploi salarié privé du secteur non marchand augmenterait de +17.600 salariés. Les autres secteurs privés augmentant le leur de (91.200 emplois – 17.600 salariés) 73.600 emplois.
Il apparaît ainsi que le secteur privé hors tertiaire non marchand voit sur un an une croissance d’emplois comparable à celle du secteur non marchand dans son ensemble mais moins rapide (différentiel de -2.700 salariés).
Source : INSEE mars 2023
Sur longue période si la proportion de l’emploi public semble globalement en baisse par rapport à l’emploi total, cela n’est pas le cas de celle de l’emploi non marchand de telle sorte que le différentiel entre les deux croit significativement et reste à peu près stable entre 2010 et 2023. Cela laisse « à court terme » comme à « long terme » entrevoir des effets de substitution entre l’emploi public et l’emploi du secteur tertiaire non marchand. On peut y voir la prise de relai de l’emploi associatif privé en lieu et place de l’emploi strictement public afin de rendre des services non marchands.
Le différentiel entre l’emploi public trimestriel et les effectifs annuels se réduit
En niveau, l’emploi public, la publication trimestrielle fait apparaître un niveau d’emploi de 5,967 millions de salariés (T4 2023). Or ce niveau est sans commune mesure avec celui publié par la DGAFP sur base annuelle de concert avec l’INSEE. Les derniers chiffres annuels connus publiés en 2023 sont millésimés de 2021. Lorsqu’on compare ces deux séries de chiffres (T4 pour l’enquête emplois, et données annuelles de la DGAFP), le différentiel est significatif :
Il oscille entre +300 et +400.000 emplois/effectifs physiques. Cela peut relever tout d’abord d’emplois multiples et à temps partiels entre différents employeurs publics. Mais surtout cela permet d’appréhender le volume des « vacataires » dans les trois versants de la fonction publique qui sont généralement payés non sur titre 2, mais sur titre 3 (considérés comme des dépenses de fonctionnement) pour l’Etat. On constate cependant que l’écart tend aujourd’hui à se réduire significativement depuis 2018 avec un écart moyen (hors 2020) de l’ordre de +250.000 salariés comptabilisés par l’INSEE par rapport aux effectifs de la DGAFP (qui incluent les emplois aidés).