Comparaison de la performance des Etats européens : la France, 22ème sur 26
Comparer les performances des pays passe par le choix d’indicateurs. Le plus couramment utilisé est le Produit intérieur brut par habitant (PIB/tête), qui est à la fois une mesure de la richesse et de la productivité. On trouve aussi l’indice de développement humain (IDH) qui va inclure des éléments plus qualitatifs à travers un indice composite :
La santé / longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance), qui permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins matériels essentiels tels que l’accès à une alimentation saine, à l’eau potable, à un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins médicaux.
Le savoir ou niveau d’éducation. Il est mesuré par la durée moyenne de scolarisation pour les adultes de plus de 25 ans et la durée attendue de scolarisation pour les enfants d’âge scolaire. Il traduit la satisfaction des besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou dans la société.
Le niveau de vie (logarithme du revenu brut par habitant en parité de pouvoir d’achat), afin d’englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices tels que la mobilité ou l’accès à la culture.
En revanche, rares sont les éléments relatifs à l’équilibre financier des administrations publiques. Deux facteurs entrent en jeu dans ce domaine. La surface fiscale mesurée par la valeur ajoutée marchande et l’endettement qui traduit, suivant son niveau, la capacité des administrations publiques à équilibrer leur budget à moyen et long termes.
Le produit intérieur brut est la somme de la valeur ajoutée marchande là où s’applique un prix de marché, de la valeur ajoutée non marchande (Administration publique, défense, éducation, santé humaine et action sociale financée par les prélèvements obligatoires) et des impôts moins subventions sur les produits dont l’assiette fiscale est la valeur ajoutée marchande. La part de la valeur ajoutée marchande est donc essentielle pour financer les activités non marchandes, principalement le fonctionnement des administrations publiques.
Dans un premier temps nous présentons la position de la France en termes de PIB/tête, de part des valeurs ajoutées marchandes et non marchandes des impôts moins subventions sur produits et de la dette consolidée. Ensuite les éléments de productivité, de financements et de qualité de vie : PIB/tête ; part de la valeur ajoutée marchande dans le PIB ; endettement en pourcentage du PIB et IDH permettront d’établir un score de performance.
Les indicateurs sont calculés par la moyenne de 2017 1er trimestre à 2023 2ème trimestre à partir des montants en euro courant en pourcentage du PIB, sauf le PIB par tête en Kilo euros. La dette est la dette consolidée des administrations publiques de l’année 2022 et l’IDH est celui de 2021.
Pour certains indicateurs (source : Eurostat) des pays hors Union sont présentés : Suisse ; Norvège. La Finlande n’est pas présente, toutes les données n’étant pas disponibles.
Le classement de la performance des Etats membres :
Pour établir le score, les pays sont classés en fonction de leur positionnement en ce qui concerne le PIB/tête, qui mesure la productivité et la richesse produite, le pays dont le PIB/tête est le plus élevé est notée 1, le suivant 2 et ainsi de suite ; même principe pour la part de la valeur ajoutée marchande (surface taxable) et pour l’indice de développement humain ; classement inverse pour la dette celui qui est le moins endetté à la note 1. Le pays dont la somme des positions des indicateurs est la plus faible est le pays le plus performant.
PIB/tête | Valeur ajoutée marchande | Indice de développement humain | dette | score | |
Irlande | 2 | 1 | 3 | 9 | 15 |
Luxembourg | 1 | 5 | 7 | 3 | 16 |
Suède | 4 | 20 | 2 | 5 | 31 |
Danemark | 3 | 24 | 1 | 4 | 32 |
Pays-Bas | 5 | 18 | 5 | 12 | 40 |
Allemagne | 7 | 14 | 4 | 15 | 40 |
Malte | 11 | 7 | 9 | 13 | 40 |
Estonie | 15 | 11 | 15 | 1 | 42 |
Tchéquie | 16 | 4 | 16 | 8 | 44 |
Lituanie | 18 | 3 | 19 | 6 | 46 |
Autriche | 6 | 13 | 10 | 19 | 48 |
Belgique | 8 | 19 | 6 | 21 | 54 |
Slovénie | 14 | 15 | 8 | 17 | 54 |
Italie | 10 | 8 | 14 | 25 | 57 |
Espagne | 13 | 10 | 11 | 23 | 57 |
Pologne | 23 | 9 | 18 | 11 | 61 |
Chypre | 12 | 17 | 13 | 20 | 62 |
Slovaquie | 19 | 6 | 23 | 14 | 62 |
Roumanie | 25 | 2 | 25 | 10 | 62 |
Lettonie | 21 | 16 | 21 | 7 | 65 |
Bulgarie | 26 | 12 | 26 | 2 | 66 |
France | 9 | 25 | 12 | 22 | 68 |
Portugal | 17 | 23 | 20 | 24 | 84 |
Grèce | 20 | 22 | 17 | 26 | 85 |
Hongrie | 22 | 21 | 24 | 18 | 85 |
Croatie | 24 | 26 | 22 | 16 | 88 |
La position de la France est très médiocre. Le poids de la valeur ajoutée non marchande dans le PIB est la plus élevée de l’Union. Ce qui explique le niveau très élevé des prélèvements obligatoires. Par ailleurs, la valeur ajoutée non marchande étant calculée par ses coûts (traitements des fonctionnaires et consommation de capital fixe) chaque augmentation des salariés de la fonction publique augmente mécaniquement le PIB, crée une illusion de richesse et pèse sur les activités marchandes qui financent et ou la dette qui se creuse.