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Le spread de taux avec l’Allemagne : un thermomètre de la tension sur la dette française ?

La dette des administrations publiques françaises a dépassé les 3 000 milliards € en 2023. La charge de la dette a considérablement augmenté, passant de 35,5 milliards € en 2021 à 51,8 milliards € en 2022 (en comptabilité nationale). Elle va continuer à augmenter au cours des prochaines années. Si nous continuons à nous endetter toujours plus dans un contexte de hausse des taux, nous risquons des tensions importantes sur la dette française.

L’écart sur les rendements des obligations à 10 ans entre pays de la zone euro est un bon indicateur du risque relatif perçu par les investisseurs. Ainsi, lors de la crise de la dette en zone euro (ou crise de la dette grecque) de 2010 à 2015, l’écart de taux avec l’Allemagne (le pays dont la dette est considérée comme la plus sûre avec encore une appréciation AAA par l’ensemble des trois grandes agences de notation) a fortement augmenté pour les pays fortement endettés et considérés comme présentant un risque (la Grèce bien entendue, mais aussi l’Italie et l’Espagne).

Le spread entre les taux de rendement des obligations d’État à 10 ans françaises et allemandes avait atteint un pic de 1,3 point en 2012, au plus fort de la crise de la dette souveraine en zone euro. Il est ensuite revenu vers un niveau plus faible (entre 0,3 et 0,4 point de 2015 à 2021. Il s’établit désormais légèrement au-dessus de 0,5 point.

On peut considérer, à l’aune de l’évolution du spread sur les 20 dernières années, que son passage au-dessus du seuil de 0,7 point serait un indice de tension sur la dette française.