Evaluation des programmes économiques de François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy
Qui baissera les dépenses et les impôts ? Qui fera reculer le plus le chômage ? Qui atteindra le meilleur taux de croissance ? Grâce à un modèle économétrique universitaire, Nemesis, la Fondation iFRAP a évalué les programmes des candidats de la Primaire de la droite et du centre qui ont bien voulu détailler leurs chiffrages 2017-2022 en baisses et hausses de dépenses et en baisses et hausses d'impôts. Voici les résultats :
Vue synthétique sur les résultats en 2022
Le graphique ci-dessus, parfois appelé « carré magique », permet d’apprécier les conséquences des programmes économiques (à retrouver dans notre comparateur des programmes) des quatre candidats analysés à l’aune de quatre indicateurs économiques qui reflètent quatre objectifs de la politique économique : la croissance, la compétitivité, l’équilibre des finances publiques, l’emploi. Les quatre indicateurs retenus sont l’amélioration du solde commercial en 2022 (pour la compétitivité), le taux de croissance annuel moyen sur la période, le taux de chômage (sa baisse indiquant une politique efficace en termes d’emploi) et le poids de la dette publique (pour apprécier le retour à l’équilibre des finances publiques). L’ampleur de la surface formée par le quadrilatère permet d’apprécier l’efficacité du programme préconisé à l’aune des quatre indicateurs retenus. Les différences en termes de croissance et de baisse du chômage entre les programmes des quatre candidats analysés :
- 1,53 à 1,57% de croissance annuelle moyenne entre 2017 et 2022,
- 8,6 à 8,7% pour le taux de chômage en 2022.
Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire parviendraient à une dette publique qui représenterait 94,7% du PIB tandis qu’Alain Juppé et François Fillon ramèneraient ce poids à 91%. La différence est de l’ordre de 80 milliards d’euros (3,6 points de PIB).
Un point sur le scénario de référence : Il s'agit d'une prospective d’évolution de l’économie française, comme si les administrations continuaint à tourner toutes seules sans changement de trajectoire majeure. Ce scénario a été bâti à partir des projections de Bercy pour la période 2017-2019, puis à un peu plus long terme. |
On observe des évolutions très différentes entre les parts marchande et non-marchande du PIB puisque tous les candidats proposent des réductions de la sphère d’intervention publique et cherchent à redynamiser l’initiative privée. On relève donc des taux de croissance du PIB marchand supérieurs à ceux du PIB global précédemment présenté.
Rappelons que 521.000 emplois marchands non agricoles sont créés entre 2017 et 2022 dans le scénario de référence. Les mesures proposées par tous les candidats aboutissent à un supplément d’emplois, au-delà de ces 521.000 emplois, compris entre 83.000 (Bruno Le Maire) et 130.000 (François Fillon) en 2022. On remarque par ailleurs que les dynamiques de création d’emplois sont très liées au séquencement des mesures mises en place. Ainsi, le choc fiscal initial de François Fillon permet la création de 300.000 en 2018 mais la mise en place du programme d’économies de dépenses et le relèvement de la TVA amoindrissent peu à peu ce supplément de création d’emplois marchands qui n’est plus que de 130.000 unités en 2022. Le même type de dynamique peut être relevé avec les programmes de Nicolas Sarkozy (choc fiscal en 2018) et Bruno Le Maire (baisse de la CSG initiale). Les créations d’emplois sont plus progressives dans le programme d’Alain Juppé puisque le profil des baisses de prélèvements obligatoires retenu est progressif (hypothèse retenue en l’absence de précision de la part de l’équipe du candidat).
Le graphique suivant, en termes d’évolution annuelle de l’emploi par rapport au compte de référence permet d’apprécier les profils différenciés sur la période 2017-2022 selon les programmes mis en place.
Les deux graphiques suivants (solde public et dette publique en points de PIB) permettent d’apprécier les efforts de redressement des finances publiques entrepris par l’ensemble des candidats.
Un autre indicateur de l’amélioration de la compétitivité est la contribution des exportations au supplément de croissance du PIB relativement au scénario de référence.