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Comparaison de la dette française, allemande et italienne

L’évolution du poids de la dette publique en France, en Allemagne et en Italie au cours des 20 dernières années, est relativement connue. Alors que la France avait le même poids de dette publique que l’Allemagne jusqu’en 2008, avant la crise des Subprimes, le poids a depuis considérablement augmenté pour atteindre 112 % début 2023 (+56 points en 15 ans) contre 66 % pour l’Allemagne.

L’Italie avait un poids de la dette publique supérieure de 40 points à celui de la France et de l’Allemagne début 2008 (106 % du PIB). Début 2023, le poids de la dette publique italienne est de plus de 143 % du PIB (+37 points en 15 ans).

Les spécificités du financement de la dette publique française3

La France se caractérise par rapport à l’Allemagne et l’Italie sur deux points :

  • Une part plus importante de la dette publique qui est négociable (sur les marchés). La part de la dette publique française qui est négociable atteint 89 % début 2023 contre 83 % en Italie et 78 % en Allemagne. Nous sommes donc un peu plus exposés aux anticipations et aux volontés des investisseurs.

  • Une part plus importante de cette dette négociable qui est à court terme. Fin 2020, la part de la dette négociable à court terme était de 12 % en France, contre 9 % en Italie et 5 % en Allemagne. La remontée des taux d’intérêt depuis 2022, plus marquée à court terme qu’à long terme, a obligé à réduire cette part pour éviter une évolution trop rapide à la hausse des charges d’intérêt. Début 2023, la part de la dette négociable à court terme est d’environ 7 % en France, contre 6 % en Italie et 4 % en Allemagne.

Cependant, puisque le poids de la dette publique est bien plus faible en Allemagne qu’en France (exprimée en % du PIB), le poids de la dette publique à court terme en France est bien supérieur à celui de ces deux partenaires de la zone euro lorsque l’on s’exprime en % du PIB plutôt qu’en % du total de la dette publique.

Le poids des charges d’intérêt trimestriel évolue assez fortement selon les trimestres en fonction des échéances des différents instruments et notamment de la dette négociable. Là encore, on note l’apparition d’un surcoût des charges de la dette française relativement à l’Allemagne, que celle-ci soit exprimée en point de PIB ou en % de la dette publique (c’est dans ce dernier cas le taux d’intérêt sur la dette publique).