France : plus de 200 aides sociales
Avec Égalité et Fraternité dans notre devise nationale, la solidarité est un thème très sensible pour les Français. Aider volontairement leurs proches ou financer des associations caritatives leur semble naturel, et très peu s’opposent aux obligations de solidarité vis-à-vis de concitoyens confrontés à des difficultés (ex. maladie) ou assumant des responsabilités estimées utiles par la société (ex. enfant).
Pourtant, le sentiment s’est développé d’une société française de moins en moins solidaire, alors que les mécanismes de redistribution obligatoire sont de plus en plus nombreux. Au point que la véritable situation des contributeurs et des bénéficiaires est difficile à appréhender, ces transferts transitant par de multiples canaux mis en place par l’État, les collectivités locales et les organismes sociaux publics et privés.
Cette multiplicité d‘aides est aussi risquée pour la démocratie, cette distribution favorisant des relations de clientélisme, individuelles ou catégorielles, entre les responsables et leurs administrés ou leurs électeurs (ex. attribution de HLM, subventions aux associations). Et ce système éclaté de distribution est en plus très coûteux en frais d’administration.
Ces mécanismes de solidarité vont du très spécifique (ex. aide aux factures d’eau, bourse d’étude) au très général (ex. défense, éducation nationale), et peuvent être directs (ex. la personne reçoit la prime de rentrée scolaire en euros), implicites (ex. la personne bénéficie d’une réduction du prix des transports) ou très indirects (ex. le quota obligatoire de logements sociaux dans un immeuble privé neuf fait subventionner les locataires de ces logements sociaux par les acheteurs des logements privés de cet immeuble, pratiquement à leur insu). En 2017, l’État a pris conscience de la complexité de cette forêt de mesures et a créé un site Internet «À quelles aides ai-je droit ?», très utile mais qui est loin d’être exhaustif.
Ce recensement[1] ne porte pas de jugement sur le bien-fondé de ces mécanismes, mais fait apparaître qu’ils sont considérables et qu’ils doivent être clarifiés et simplifiés. Pour quatre raisons :
- leur complexité[2] est telle qu’un nombre important (ex. 30% pour le RSA, 25% pour la CMU-C) de bénéficiaires potentiels ne profitent pas de leurs droits, et que le coût de gestion par les distributeurs se traduit par un coût exorbitant pour les contribuables;
- leur atteinte à la liberté de choix des intéressés (ex. subventions vacances pour ceux qui doivent partir avec l’organisme « officiel ») ;
- leur caractère vexatoire pour les intéressés qui doivent justifier de leur situation auprès de trop nombreux organismes parfois très proches du terrain (ex. réduction prix cantine scolaire). Comme noté plus haut, ces aides « fléchées » traitent les bénéficiaires comme des sortes « d’incapables majeurs » en situation de dépendance vis-à-vis des responsables ;
- le flou que ces multiples aides entretiennent sur la véritable situation des intéressés, et donc sur l'équité entre différents ménages.
Solidarité obligatoire
Mécanismes Contributions | Mécanismes Distributions |
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[1] Ces listes seront complétées et corrigées au fur et à mesure des informations reçues
[2] Pour bénéficier des aides exceptionnelles des communes, le demandeur doit souvent d’abord prouver qu’il a demandé les aides de la CAF, éventuellement de la CNAV, du département et des organismes HLM.
Réponse aux réactions
Oui, les allocations ou aides fournies en échange exact de cotisations ne figurent pas (sauf erreur de ma part) dans cette liste. En pratique elles sont rares, les cotisations santé sont par exemple fonction des revenus. Les retraites ARRCO-AGIRC-Ircantec se rapprochent le plus d'un schéma de simple mutualisation des risques, mais pas complètement puisque le mode de calcul comporte des avantages indépendants des cotisations par exemple : supplément pour enfants, retraite de réversion...
Réactions
Sujet : aides sociales
Commentaire : Parmi les aides sociales, il convient de distinguer à mon avis les aides selon qu'elles sont - ou non - la contrepartie de versements de cotisations par le bénéficiaire et/ou par un employeur.
Dans le premier cas, ce n'est plus une aide au sens strict mais une juste attribution résultant de cette adhésion, comme pour une assurance privée, par exemple.
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Sujet : Solidarité: oui, assistanat: non
Commentaire : Non à la charité d’État. Lorsque l’État ne pratiquait pas la charité, mais que celle-ci était exercée par des "dames patronnesses", seuls les gens malchanceux, mais méritants, en étaient l'objet.
Aujourd'hui le RMI est donné à beaucoup de gens qui s'en contentent et ne cherchent pas de travail. Je ne connais que deux RMistes (fils de relations à moi). Tous les deux sont satisfaits de leur sort et ne veulent surtout pas travailler. Plus le RMI est augmenté, et plus il y aura de RMistes ...
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Sujet : + de 200 aides sociales
Commentaire : Tout à fait d'accord avec vous. Il est temps de faire le ménage. Aider momentanément des personnes VRAIMENT EN DIFFICULTES ne me pose pas problème. Les installer dans l'assistanat est scandaleux. Quant aux profiteurs, il faut absolument leur faire la chasse. L'exemple de l'aide au logement généreusement distribuée (par la CAF, le département, peut être ailleurs encore), dont la seule réduction de 5 € (même pas le prix d'un paquet de cigarettes) a soulevé l'irre des "pleureuses professionnelles" est un exemple. REDUIRE LE NOMBRE DES AIDES devrait permettre un contrôle plus efficace et une réduction des bataillons de fonctionnaires dont c'est la seule raison d'exister.
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Sujet : votre sujet sur le nombre considérable d'aides financières
Commentaire : mon commentaire est dans le sujet: il est bon de temps à autre de s'étonner du grand nombre de ces aides en France; merci.
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Sujet : France : plus de 200 aides sociales
Commentaire : Avec tous ces gouvernements de gauche, de droite ou du centre ? le budget de la nation, de la sécurité sociale et des collectivités territoriales est en grande partie financé par la classe moyenne
qui ne bénéficie d'aucune aide.
Le socialisme, il serait temps que cela s'arrête !
Toutes ces aides n'incitent pas les Français à travailler, au contraire. Nous connaissons tous des gens qui choisissent un emploi peu rémunéré (heures réduites) ou non déclaré, pour ne pas perdre les aides.
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Sujet : 200 aides sociales
Commentaire : Bonjour suite a cette plaisanterie du nombre d'aide sociales auquel on parle d'assistanat il serait temps de dévoiler les droits qu'obtiennent les personnes en difficultés puisque 95% de ces aides ne concerne pas une personne qui perçoit l'ahh, le RSA, ou l'ass donc la plupart de vos aides ne concernent pas les minima sociaux..appelons un chat un chat.